19 mai 2016


"J'habite dans une coop. Pour moi, c'est bien car je suis assez réservé d'habitude et je socialise peu, mais de vivre tout le temps avec plein de gens autour ça me force à socialiser. On vit plein de monde tous ensemble, et ça n'est pas toujours facile d'arriver à s'organiser. Ça dépend beaucoup de à quel point les gens qui sont là décident de s'impliquer. Il ne s'agit pas juste de s'organiser mais aussi de faire appliquer les choses qu'on a décidé. Par exemple, on a un tableau des tâches, mais pour que ça marche il faut que le monde fasse les tâches qu'ils se sont assignés. Mais il y a un bon esprit, une bonne dynamique. En ce moment, il y a une personne schysophrène qui fait du couchsurfing à la coop. On l'accueille car il est capable d'être conscient de lui-même. De temps en temps il fait une crise, il se met à se parler à lui-même, il se met en colère contre une personne imaginaire. Dans ces moment-là, on va lui rappeler notre présence puis lui demander qu'il sorte prendre une marche le temps que sa crise cesse. Il ne devient jamais agressif envers nous, il comprend et il sort et revient quand ça va mieux. Il a des médicaments mais dans son monde imaginaire les médecins sont ses ennemis et veulent lui faire du mal. Alors il ne les prends pas. C'est donc vraiment difficile pour lui de s'en sortir. Mais au moins comme il nous respecte et ne s'en prend pas à nous, on l'accepte parmi nous. Et c'est tant mieux car ces personnes-là n'ont pas beaucoup de place où aller, alors que là au moins il a un toit."

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