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Humans of Montreal / Les gens de Montréal
Ce projet s'inspire du célèbre Humans of New York, il s'agit d'aller à la rencontre des gens qu'on croise dans la ville au travers de la photographie.
25 août 2016
24 août 2016
Elle: "Ce qu'on
déteste le plus c'est quand les gens nous ignorent. Nous on fait des sourires,
on lance des "bonne soirée!" aux gens qui passent. Si on nous donne
pas d'argent c'est pas grave, mais j'aime ça qu'on nous disent au moins bonne
soirée en passant. Ça coûte rien et c'est pas long, tu peux même le faire si
t'es pressé.
Lui : "J'avais
pas beaucoup d'argent mais quand même de quoi me payer un appart. Sauf que je
suis tombé sur un crosseur. Le gars a pris mes deux premier mois de loyer et a
disparu. Puis mon boss quand il a su que j'avais pas d'appart, il m'a gentiment
montré la sortie. Alors je me retrouve là, sans job, sans appart."
Elle: "Mon rêve
c'était de travailler dans la mécanique, retaper des vieilles autos, etc. Mais
c'est un milieu très macho. Les gars acceptaient pas qu'une fille fasse comme
eux. Alors j'ai tout laisser tomber. Puis maintenant j'aimerais étudier pour
travailler en travail social. Aider les gens à s'en sortir. À Québec j'ai une
place où rester chez mon père. Alors de là je vais pouvoir commencer à étudier.
"
22 août 2016
"On est tous
des animaux. Je n'aime pas qu'on se différencie des animaux quand on dit qu'on
est des être humain car on a tendance à se prendre de haut et à se croire
supérieur. Au contraire, je trouve que c'est important de ne pas oublier qu'on
est aussi des animaux. À force de se croire différent, on finit par perdre le
lien avec la nature et la détruire. Et j'aime pas toute la politesse, les codes
sociaux. C'est comme si on avait jamais vraiment accès aux gens. On se cache
derrière la politesse et les bonnes manières. Je ne supporte pas avoir des
échanges avec d'autres gens si ces échanges ne sont pas sincères.
Pendant longtemps
j'ai voulu vivre seule, à la campagne. J'aime bien être proche de la nature.
Mais récemment j'ai réalisé que c'est important de vivre avec les autres. Je
voulais aller voyager aux États-Unis mais j'ai été refusée à la frontière.
Alors je dois rester à Montréal. J'ai quelques bon amis avec qui je peux rester
ici et ça me fait plaisir de passer du temps avec eux. Aller aux États-Unis
c'était encore faire mon trip toute seule, loin des autres. Mais là je sens que
c'est le temps d'aller vers les autres et de passer du temps avec des gens que
j'aime. "
21 août 2016
"I'm from Germany and I'm travelling all over the world. I go to different countries, work or volunteer there. When you travel you learn to get more and more detached from objects. You can't carry them all anyways. I remember that I had this big camera in Europe. I really wanted to take pictures with it. But I was cycling from Germany to Spain and Portugal going through France and it was too big to carry it with me. So I sent it through the mail but I never received it. Turned out it had been stolen going through the mail. I was really disappointed at first, but then I realized I don't necessarily need it. It's just an other thing I don't have to carry all over the world. And also objects don't have to always belong to you. It's like that book I'm reading now. Someone gave it to me in India. It goes from one random person to an other. Everyone who read it has to write their names on the first page and then pass it on."
"Le plus dûr quand t'es dans la rue c'est quand le monde t'ignore. Le monde qui ont les euillères de cheval, ceux-là qui passent sans même te jeter un regard, ça ça fait mal. Quand en plus toi t'essaye de sourire à tout le monde malgré ta situation. L'autre jour avec une amie on était trop écoeuré de ça. Alors on a essayé un truc. On disait aux gens qui nous ignoraient: "Hey t'as échappé ton portefeuille" ou "t'as échappé 20 pièces". Là d'un coup le monde se retournait, nous regardait, faisait attention à nous. Ça nous a bien fait rire. Quand on est dans la rue, on trouve moyen de s'amuser comme on peut. Et c'est important de rire, même au milieu de la marde."
"Je regarde ce qu'il y a à faire en ce moment à Montréal. Je suis en vacances et je viens d'Allemagne. J'aime la musique et j'aime chanter. Un des moments les plus joyeux que j'ai eu est quand j'ai chanté à ma fête d'anniversaire pour mes vingt ans. Tout le monde, ma famille, mes amis, m'ont écouté, sans jugement, avec juste de l'acceptation. Je jouais avec mon ex petit copain qui est devenu mon ami. J'ai découvert avec lui qu'une relation amoureuse peut continuer à se développer en amitié. D'ailleurs c'est lui qui m'héberge en ce moment à Montréal."
20 août 2016
"Je viens de maritimes. Là-bas je peux avoir de la job, les gens me connaissent. Mais j'aime beaucoup Montréal. Mais comme je suis épileptique, personne veut m'embaucher ici, c'est vraiment dur de trouver du travail.
Quand je suis dans la rue avec mon chien puis que je dois aller quelque part à l'intérieur j'attache toujours mon chien puis je demande à quelqu'un de le surveiller si mes amis sont pas là. Car mon premier chien m'a été volé. Je l'adorais. C'est arrivé pendant que je dormais en plus. Même si j'ai jamais su c'était qui, ça devait être quelqu'un qu'elle connaissait car elle n'a pas aboyé. Quand je me suis réveillé elle n'était plus là… Voler l'animal de quelqu'un, c'est vraiment nul. Je crois dans le fait de traiter les autres comme on aimerait qu'on soit traité. C'est pour ça que je ferai jamais ça à personne. "
Quand je suis dans la rue avec mon chien puis que je dois aller quelque part à l'intérieur j'attache toujours mon chien puis je demande à quelqu'un de le surveiller si mes amis sont pas là. Car mon premier chien m'a été volé. Je l'adorais. C'est arrivé pendant que je dormais en plus. Même si j'ai jamais su c'était qui, ça devait être quelqu'un qu'elle connaissait car elle n'a pas aboyé. Quand je me suis réveillé elle n'était plus là… Voler l'animal de quelqu'un, c'est vraiment nul. Je crois dans le fait de traiter les autres comme on aimerait qu'on soit traité. C'est pour ça que je ferai jamais ça à personne. "
13 août 2016
"J'ai rencontré mon copain en Suisse. Il
est d'ici. Et moi je vis en France. Alors je suis venu passer l'été ici. J'aime
beaucoup. Ce que j'aime bien ici comparé à la France c'est que les gens sont
moins dans le jugement. On va pas te regarder mal si t'es pas habillé comme il
faut, si t'as des couleurs extravagantes dans tes cheveux etc. Tu peux
appliquer pour un emploi même si ta coupe de cheveux n'est pas
"normal". Il y a cette liberté-là qui nous manque en France. "
"Je
fais de la musique électro pour un band nommé Queer Queen. On est vraiment
tourné vers un public lgbt. J'ai commencé dans le théâtre, j'ai étudié la
dedans mais je n'ai pas réussi à trouver un cadre qui m'allait la dedans. Alors
j'ai parti mon propre band de musique. Et maintenant je sens que je peux
vraiment laisser aller ma créativité. "
12 août 2016
"J'ai
toujours travaillé dans des restaurants. Mais récemment j'ai commencé à en
avoir assez. Peu importe quel est le restaurant ou le bar, c'est toujours un
peu la même chose. Alors maintenant je travaille sur un bateau qui fait des
croisières sur le St-Laurent. Ça me change vraiment.
Et j'aime
beaucoup voyager. Au début de l'été, je suis parti en Grèce. C'était des
paysages magnifiques! Un soir dans une auberge de jeunesse, j'ai rencontré un
gars italien super intéressant. En fait, je fuyais des filles que j'avais
rencontré plus tôt dans la journée et qui m'avait proposé de sortir mais qui
était super chiantes. Alors je suis resté à l'auberge et j'étais toute seule
avec ce gars. On a parlé toute la soirée. Ça a tout de suite cliqué entre nous.
Depuis on s'est écris des messages à tous les jours… Et là je vais repartir en
Italie bientôt. On va passer quinze jours ensemble. Il y a quelques jours il
m'a écris: "Ok on passe deux semaines ensemble, ça va être super mais
après on fait quoi?" Mais je pense qu'il ne faut pas y penser. Juste
profiter de ce qui se passe dans le moment présent. Et voir après où cette
histoire nous mène."
11 août 2016
"On
s'est rencontré grâce à Tinder, en fait plutôt à cause de Tinder. Tous les deux
on trouve que c'est de la merde. Elle, elle a un blog et elle a écrit un
article pour critiquer Tinder. Puis moi je suis tombé dessus, je le trouvais
intéressant alors je lui ai écrit pour en discuter. Et de fil en aiguille, on a
fini par se rencontrer en vrai et passer du temps ensemble."
10 août 2016
"Depuis
mes 14 ans je rêvais d'avoir un scooter. J'ai travaillé et économisé pour
pouvoir m'en acheter et finalement ma mère m'en a offert un l'an dernier. C'est
elle qui m'avait donné le goût d'en faire. Quand j'étais enfant, elle faisait
de la moto. J'ai toujours rêvé d'en faire. Mais je ne pourrais jamais car comme
je suis malentendante je ne peux pas rouler trop vite sinon je n'entends plus
ce qui se passe autour de moi. Alors je roule lentement en scooter mais j'adore
ça car j'adore me promener tranquillement dans les rues et les ruelles de
Montréal et découvrir la ville comme ça." (2/2)
"Je
suis née sourde. Alors je suis allé dans une école pour sourd. La langue des
signes est ma première langue. Quand j'ai eu 10 ans, j'ai eu une opération qui
m'a permis de commencer à entendre. Je n'étais plus sourde mais malentendante.
Alors j'ai pu apprendre à parler. Et mes notes à l'école ont augmenté. Mais les
enfants de l'école des sourds n'ont pas supporté ça et m'ont intimidé. C'est un
milieu très fermé et ils ne toléraient pas que je parle. Ils voulaient que je
continue de n'utiliser que la langue des signes. Alors je suis allé dans une
école normale. Mais là aussi c'était difficile. Je suis une fille très
sociable. Mais si je n'allais pas parler aux gens, les gens ne venaient pas me
parler. Ils savaient que j'avais un handicap et ils ne faisaient pas l'effort
de venir créer une conversation avec moi. C'était toujours à moi de faire le
premier pas. Malgré ça j'ai réussi à finir mon secondaire, et j'ai une job.
J'ai toujours voulu être une personne normale et ça a été un combat toute ma
vie." (1/2)
9 août 2016
"Je
travaille pour le journal Ricochet. Je fais des podcasts et des audiofils.
C'est un journal assez récent, qui veut renouveler le journalisme. Aujourd'hui
les grands journaux papiers sont en crise et leur indépendance et la qualité de
leur contenu sont compromis. Alors Ricochet est un journal accessible
uniquement en ligne, qui est structuré en OBNL et ne cherche pas à faire de
profits, afin de garder son indépendance. La ligne éditoriale est progressiste
et on tente de faire des billets d'opinion qui suscite le débat plutôt que la
polémique."
8 août 2016
"Je
suis né à Montréal. Mais je n'y ai jamais vécu, j'ai grandi à Genève en Suisse.
C'est la première fois que je visite ma ville de naissance. J'aime beaucoup. Il
y a beaucoup de choses que je préfère à Genève ici. J'aime comment les gens se
parlent facilement dans la rue, si tu veux parler à un inconnu, demander
quelque chose c'est facile. Puis j'aime la diversité qu'il y a ici aussi."
3 août 2016
"Depuis que je suis enfant j'ai été habitué à être prise en photo car mon père est photographe. Maintenant j'aide souvent des amis photographes qui ont besoin d'une modèle. J'aime beaucoup ne déguiser, porter toutes sortes de vêtements et me transformer en une autre personne. Mais c'est très rare qu'on me prenne en photo naturelle comme tu fais en ce moment.
Je suis étudiante en art visuel. Ce qui me fait le plus tripper c'est la sculpture. Et j'aime aussi créer à partir de matériaux abandonnés. Je suis une personne très écologique. J'aime réutiliser des matériaux plutôt que d'en acheter neuf. Je trippe quand je trouve des bouts de ferrailles, du plastique abandonnée, etc car je vois toutes les possibilités de création que je peux faire avec."
2 août 2016
"Présentement
je suis entre l'agitation du monde extérieur et la concentration dans le monde
intérieur. D'un côté je suis en train de texter un ami, observer ce qui se
passe dans la rue, etc, puis d'un autre côté je suis plongé dans ce livre qui
nous amène à réfléchir sur soi. En fait ça représente bien ma vie. J'ai
toujours été intéressé par le monde intérieur, l'introspection et la recherche
spirituelle. Mais j'ai aussi passé beaucoup de temps dans la débauche, à fumer,
boire, etc sans faire attention à ce que je faisais. Mais là je sens que je
veux prendre plus fermement la direction de l'introspection. Alors je lis ce
livre. Il nous invite à prendre meilleur conscience de nous-même. Quand on est
enfant, on absorbe toutes sortes de choses de par nos parents, de par l'école,
de par tout ce qu'on est amené à vivre. On vit des choses positives puis des
choses négatives. Ça forme des "j'aime" et des "j'aime
pas". Puis après on est pogné toute notre vie avec ces j'aime et ces j'aime
pas. Quand on est déprimé on repense à tous les autres moments où notre vie a
été difficile et les autres moments où on allait pas bien. Puis quand on est
heureux on pense aux autres moments de bonheur qu'on a vécu. C'est comme si on
était divisé entre ce qui nous rend heureux d'une part et ce qui nous rend
malheureux d'autre part. Alors ce livre nous invite à prendre du recul par
rapport à cette dualité, à se demander si on peut être moins touché par ce
qu'on aime pas d'habitude. Il parle aussi de s'observer soi-même, comme un
témoin, plutôt que d'être constamment plongé dans ce qu'on vit. "
"Je suis toujours en train de voyager. C'est mon mode de vie. C'est ce que j'aime faire. J'ai vécu quelques années à Montréal, j'ai tenté d'étudier, j'ai fait quelques jobs mais j'arrivais pas à me sentir bien dans tout ça. Alors je suis parti en Europe, je suis allé à différents places et fait des jobs saisonnières. Mais c'est comme si d'une certaine manière je suis resté dans le même petit confort que je voulais quitter en voyageant. J'avais tout le temps une place où dormir, une job, etc. C'est seulement quand je suis parti en Colombie-Britannique récemment que j'ai vraiment quitté ce confort. J'ai voyagé avec juste un hamac, pas de tente et je me suis dit qu'il y aurait des "bon samaritains" pour m'accueillir dans une grande tente. J'ai mis du temps à les rencontrer et j'ai vécu des nuits pas facile. J'ai fait du pouce dans des endroits pas très safe avec beaucoup de redneck. En particulier une autoroute qu'on appelle la "highway of tears" car il y a toujours au moins une femme qui disparaît chaque année en faisant du pouce. Mais je ne l'ai appris qu'après… Ma plus belle expérience a été quand je suis allé à une super belle place en face de la mer. Ça a été très dure de m'y rendre et je me suis souvent demandé, mais pourquoi je me fais chier autant? Mais quand je suis arrivé là-bas, la nature était tellement belle et je me suis senti tellement bien que j'ai oublié toutes les difficultés en un instant. À quelque part, c'était une leçon de vie.
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